Valentin Orange est un peu un ovni, et à plus d’un titre. Il n’a pas fait de grande école, a déjà eu plusieurs vies, a quitté puis repris ses études, et vit à des milliers de kilomètres de la France, à Hanoi. Aujourd’hui vidéaste professionnel (une de ses vidéos a notamment fait 270 000 vues), trailer accompli (plusieurs ultra-trails à son actif, il est également ambassadeur Decathlon) et bientôt restaurateur ! Attention, portrait hors norme !
Salut Valentin ! En bref, tu es qui ?
Je m’appelle Valentin Orange, j’ai 30 ans, je suis originaire de Cherbourg en Normandie et je vis à Hanoi au Vietnam depuis plus de 3 ans. Je suis vidéaste, trailer et bientôt restaurateur 😅
Je suis avant tout quelqu’un qui aime être dehors. J’ai grandi à deux pas de la mer mais là où je m’épanouie le plus c’est dans les montagnes. Je suis un passionné de sport outdoor et notamment de trail running. Le sport fait partie intégrante de ma vie quotidienne, j’ai un besoin fou de me dépenser, de repousser mes limites physiques tous les jours.
Tu peux nous décrire la route qui t’a amené jusqu’ici ? Plutôt col de montagne ou autoroute ?
Plutôt col de montagne puisque j’ai exercé plusieurs métiers, repris mes études deux fois pour enfin trouver ce qui me faisait vraiment vibrer !
J’étais persuadé que je n’étais pas fait pour les études et donc après un DUT Tech de Co, j’ai arrêté une première fois pour travailler dans un magasin de prêt-à-porter pendant un an. Échec. Finalement, j’ai repris une Licence professionnelle Tourisme, en me disant qu’avec un Bac+3 ce serait plus simple de trouver un travail qui me plait…
La même année, j’ai acheté mon premier appareil photo à l’occasion de mon premier grand voyage à Tahiti. A l’époque je n’y connaissais absolument rien mais la photo et surtout la vidéo me plaisaient alors je bidouillais avec les boutons de mon appareil et essayais d’en ressortir quelque chose. Je faisais des vidéos de mes voyages et je les partageais avec mes amis sur les réseaux sociaux.
Après ma licence, j’ai décidé de partir en Corée du Sud pendant un an, pour voyager, apprendre l’anglais et vivre une expérience à l’étranger. Je donnais des cours de français à des étudiants en cours particulier. L’année suivante je suis parti au Vietnam pour effectuer un service civique pour une ONG. On est alors en 2015 et j’étais loin de penser que mes petites vidéos de vacances allaient me permettre de vivre quelques années plus tard.
Je suis rentré en France en 2017 et j’ai décidé de reprendre un Master en tourisme… parce qu’avec un master j’allais être sûr de trouver du boulot, hein, moi qui n’aimais pas les études 😉
J’avais plusieurs stages à effectuer pendant ce master et à chaque fois j’en profitais pour proposer de faire des vidéos aux agences de voyage pour qui je travaillais. C’était gagnant-gagnant car moi cela me permettait de me perfectionner dans des endroits pas trop mal (forêt amazonienne brésilienne, en Birmanie et au Vietnam) et eux avaient des vidéos pour trois fois rien ! Et ces vidéos ont plu, notamment une en Birmanie qui a atteint plus de 270K vues. J’ai été contacté par quelques entreprises, certaines agences voulaient même acheter cette vidéo. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience que je pouvais faire de la vidéo mon métier.
Une fois le master en poche, j’en étais bon avec les études et j’ai décidé de créer ma micro-entreprise et de me consacrer à plein temps à la vidéo de voyage.
Comment as-tu trouvé ta voie ?
J’ai tendance à dire que j’ai créé ce métier moi-même, au fur et à mesure des années, de mes envies et de mes expériences. Je me suis formé tout seul en regardant beaucoup de tutoriels sur internet. Mes études m’ont plutôt permis de façonner mon métier.
Chez We Hate School, on accorde beaucoup d’importance aux rêves d’enfants et aux vocations. Toi, qu’est-ce que tu voulais faire quand tu étais petit ?
Honnêtement, il y a 10 ans si on m’avait dit que je deviendrais vidéaste, j’aurais eu du mal à y croire. Plus jeune, j’ai toujours été de ceux qui ne savaient pas ce qu’ils voulaient faire et mon parcours en témoigne, j’ai fait plusieurs métiers dans des domaines très différents avant de trouver ma voie.
En revanche, j’ai toujours su que je voulais être indépendant et faire un métier créatif.
Quelles sont les craintes que tu as pu ressentir au moment de sauter le pas ?
Je pense que l’instabilité financière est la plus grande crainte que beaucoup de freelancers ont au début. Aussi, je ressens encore parfois le syndrome de l’imposteur.
Quels sont tes plus grands défis aujourd’hui ?
Arriver à jongler entre mon métier de vidéaste, ma carrière sportive, le restaurant que je viens d’ouvrir et ma vie de couple. J’ai encore du mal à prioriser les choses…
Comment ont réagi tes proches ?
Globalement, les gens se sont réjouis pour moi. Je ne me souviens pas avoir eu de réactions négatives. L’avantage de mon métier c’est qu’il est exposé au grand jour et donc les gens voient très bien de quoi il s’agit. Expliquer à ses proches qu’on est payé pour aller filmer les endroits où ils partent en vacances, ça fait rêver (même si c’est à nuancer en vérité).
Qu’est-ce que tu aimes dans ta vie de freelance ? Et qu’est-ce que tu aimes un peu moins ?
C’est un secret pour personne, le gros avantage c’est la liberté : le fait d’être son propre patron, de pouvoir organiser son travail comme on l’entend, c’est un luxe !
A l’inverse, le fait d’être dépendant de ses clients et des projets peut parfois être stressant. Je passe souvent de périodes hyper actives à des périodes très calmes, et à chaque fois c’est la même remise en question. Avec le temps, on s’habitue, mais au début cela peut être un peu difficile.
Quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?
« Une fois que tu sais ce que tu veux faire dans la vie, trouve un moyen de te faire payer pour le faire »
Je pense que cette phrase résume bien mon parcours.
Aujourd’hui, tu es épanoui dans ta vie de freelance ? Pour quelles raisons ?
Oui épanoui à 100% car mes journées sont toutes différentes, je peux organiser mon emploi du temps comme je l’entends. Par exemple, en ce moment j’ouvre un restaurant avec ma copine. Je sais que je vais devoir y travailler pendant les 2 ou 3 premiers mois et donc j’ai pu me dégager du temps pour ce projet. J’ai mis en stand-by ou décalé certains projets vidéo sans que cela ne pose de problème.
Quels sont tes projets et tes rêves ?
Comment mentionné juste au dessus, en ce moment j’ai posé mon matériel vidéo pour ouvrir un petit restaurant à Hanoi, c’est un projet qui me tient à cœur. En parallèle je passe beaucoup de temps à m’entrainer pour de belles échéances à venir en trail, l’occasion de faire un petite pause vidéo pour revenir avec plein d’idées créatives et de beaux projets.
A terme, j’aimerais pouvoir reprendre les vidéos de voyage. Malheureusement le covid a fait beaucoup de dégâts alors que j’avais de beaux projets de prévu. Mon grand rêve serait de travailler pour des grandes marques de sport outdoor.
Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui souhaite se mettre à son compte à l’étranger mais qui n’ose pas franchir le pas ?
Cela peut faire peur de se lancer à son compte à l’étranger mais je pense que c’est peut être plus simple qu’en France. Quand on arrive dans un nouveau pays, on part de zéro, sans jugement ni à priori. C’est le meilleur moyen de sortir de sa zone de confort pour aller rencontrer des gens et se faire un réseau, que ce soit perso ou pro.
Chez We Hate School, c’est pas vraiment qu’on déteste l’école, mais on a remarqué que le bonheur se trouve souvent en dehors des routes toutes tracées. Ta définition du bonheur ça serait quoi ?
Pour moi le bonheur se trouve dans les choses inattendues, imprévisibles. Je fais souvent le parallèle avec la course à pied : mes plus beaux souvenirs en montagnes sont lorsque je me suis perdu, retrouvé coincé dans la brousse pour finalement découvrir une nouvelle vue ou un nouveau chemin.. Ça part d’une galère et ça devient un souvenir mémorable ! C’est ça le bonheur !
Pour finir, allons droit au but. Tu es freelance / indépendant.e. Pourquoi et comment as-tu décidé de te lancer ?
Pour la liberté ! Pour pouvoir choisir mes projets et ne pas être bloqué par une seule entreprise dans un domaine d’activité particulier. C’est ça qui tue la créativité.
Enfin, peux-tu nous dire ta chanson « mojo » pour mettre dans notre playlist We Hate School ?
Merci Valentin, et tiens nous au courant pour ton restaurant et tes prochains films 😉
Pour suivre les aventures de Valentin :
Website: valentinorange.com
YouTube: Valentin Orange
Instagram: @val_orange
Facebook: Valentin Orange – Filmmaker
Anaïs Amans, We Hate School